Blanche de Castille

(1188-1252)
Reine de France
 

Lors de leur rencontre autour d'Issoudun en 1195, Philippe et Richard envisagent une alliance entre leurs deux familles, comme gage de paix.

Mais c'est après la mort de Richard, sous le règne de Jean Sans Terre, que l'affaire se concrétise.

Blanche de Castille est la nièce de Richard et de Jean.  Sa mère a épousé Alphonse VIII de Castille, c’est donc aussi une petite princesse espagnole.

Son destin est scellé par le traité du Goulet : elle  sera mariée à l'héritier du roi de France. Cette union, Aliénor, l'avait appelée de ses vœux, peut-être espérait-elle ainsi réunir dans la paix les deux royaumes. C'est en tout cas son dernier coup d'éclat, car c'est elle, alors âgée de plus de 80 ans, qui va chercher sa petite-fille en Espagne pour en faire une future grande reine.

Le 23 mai 1200, on célèbre son mariage avec le jeune Louis, fils de Philippe Auguste à Port-Mort (Eure). Blanche a douze ans, Louis, treize. Il aime les jeux et l’équitation. Au début, seule, loin des siens, la petite princesse pleure beaucoup. Mais son jeune prince fait preuve d’une sincère tendresse et s’efforce de la consoler. En grandissant, les deux époux font figure de couple modèle. C’est rare pour l’époque, surtout dans ce milieu. « Jamais reine n’aima son seigneur et ses enfants aussi fort, et le roi les aima aussi, car ils s’entraimaient si fort, que tous allaient d’un seul accord »  écrira un poète. 

En 1216, c’est l’expédition d’Angleterre. Mettant à profit la disgrâce du roi Jean, que les Anglais cherchent à destituer, Louis revendique l’héritage de l’Angleterre pour sa femme. Après tout, c’est la nièce de Richard Cœur de Lion ! Le jeune couple est à deux doigts de  réaliser l’impensable : réunir les royaumes de France et d’Angleterre. Dans un premier temps, les barons acclament le Français. Mais lorsque la mort les débarrasse définitivement du roi Jean, ils préfèrent couronner son fils, un garçon de neuf ans, et se détourne de Louis.

Louis se retrouve en difficultés outre-Manche. Blanche supplie Philippe Auguste de lui envoyer des renforts. Mais le roi de France n’a jamais cru a cette expédition hasardeuse, qui tourne court.
Louis rentre en France. Philippe meurt en 1223. Les deux époux sont couronnés 15 jours plus tard. Le roi Louis est célébré pour sa bravoure, on l’appellera Louis le Lion. Ce n’est pas très original, et pour lui, ce n’est pas bon signe.

Pour sa bravoure lors des combats, on l’appellera Louis le Lion (pas très original). En plus, pour lui, ce n’est pas vraiment un bon signe : après seulement trois ans de règne, il est emporté par une épidémie suite à des combats dans le Midi.

Blanche a dorénavant la responsabilité du royaume. Elle fait face aux manœuvres des grands vassaux français, qui n’apprécient guère d’être dirigée par une femme de la dynastie Plantagenet. Surtout, elle se consacre à l’éducation de son fils, Louis IX, et l’initie à la vie politique, avec talent puisqu’il deviendra un grand roi, sous le nom de Saint-Louis.

Plantagenet par ses origines, Blanche a toute sa vie apporté son soutien à la cause des Capétiens. La vie de Blanche est sous certains angles un miroir de celle d’Aliénor. Un miroir moins flamboyant, plus terne, mais qui reflète tout de même un destin exceptionnel.